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Intensité émotionelle à travers la proximité

Amour, sécurité émotionnelle, "compter vraiment pour quelqu'un" et ou encore reconnaissance: Le couple et la famille d'origine constituent deux lieux privilégiés dans la vie de nous tous à l'intérieur desquels ces émotions peuvent être vécus de façon suffisamment intense. Cette intensité est nécessaire pour que nous ayons confiance nos sentiments d'attachement. Dans le cas d'une relation de couple, admettre quelqu'un durablement dans sa proximité est le garant de cette intensité. Dans le cas des relations familiales, la proximité est implicite par les liens de parenté non révoquables. Pour offrir un point de comparaison : une relation avec un voisin ne peut raisonablement atteindre cette intensité.

Les besoins d'attachement qui sont profondément ancrés en nous ne peuvent être "satisfaits" que si l'intensité émotionnelle est suffisante, et seule une certaine proximité garantit cette intensité émotionnelle.

S'il est vrai que les émotions positives sont nettement plus intenses en fonction de la proximité de la relation, l'inverse est aussi vrai ! Les émotions négatives telle la peur, la tristesse, la rage, la honte et et ses dérivés (impuissance, désespoir, abandon, blessures dans son sentiment de valeur) sont tout aussi intensifiées en fonction de cette même proximité ! Si les partenaires se déconnectent dû à la sensation d'émotions négatives leur système émotionnel d'attachement se met dans un état d'alarme. Il faut pouvoir rétablir la connexion émotionnelle pour endiguer l'alarme. De telles émotions négatives sont donc souvent perçues comme une atteinte directe à la réalisation des besoins d'attachement respectifs.

 

Les états émotionnels de déconnexion ou l'attachement en alarme

Le sentiment d'attachement peut se mettre en alarme de plusieurs façons:

  1. Les émotions positives envers l'autre ne sont plus exprimées, mais retenues ou interrompues. Exprimer des émotions intensens nous rendent vulnérables, et ceci est vrai aussi pour les émotions positives telles que "je me réjouis de te voir" ou "je t'aime". Pour ne pas ressentir cette vulnérabilité l'on a tendance à ne pas exprimer des émotions positives. Cela dit, partenaire entre alors très vite dans un état d'alarme.
  2. Transformer les émotions négatives de vulnérabilité en rage réactive (ou le cas échéant en "faux" orgueil et entêtement. Plutôt que de montrer à notre partenaire que l'on est triste (ou qu'on a peur, honte, se sent impuissant, blessé etc.), tout ou la majeure partie de la tristesse est transformée en rage ce qui peut mener soit à une attaque (rage chaude) ou à ce que l'on se retire, se déconnecte (rage froide).
  3. Manque d'auto-régulation émotionnelle. Il est important que les partenaires puissent maintenir intacte leur sentiment d'attachement sans que le partenaire soit toujours présent, disponible et réponde à tous les besoins de l'autre. Un manque d'auto-régulation conduit aussi à un état d'alarme. L'un, normallement, attaque pour forcer l'autre à répondre au besoin et l'autre, impuissant, se retire ou contre-attaque.

Une fois l'alarme mise en marche celle-ci suscite des réactions analogues chez l'autre partenaire. Le couple risque alors d'entrer dans une spirale descendante d'interactions qui alternent entre attaques et prises de distance sans qu'ils réuissent à se reconnecter. Les cycles de réactions négatives commencent alors. Dans certains couples il est possible d'identifier des tendances: l'un est plutôt de type attaque alors que l'autre se retire davantage. Cela dit, les deux formes de comportement signalent la même chose, à savoir que les besoins d'attachement et de proximité ne sont pas satisfaits.

 

Peur, tristesse et insécurité: Leur transformation en rage

Alors que les besoins d'attachement ne peuvent être satisfait que si nous sommes suffisamment proches l'un de l'autre, personne ne pense sérieusement aussi que cette même proximité génèrent des états émotionnels intenses en tristesse, peur ou insécurité. Rappelons que ces émotions-là sont souvent transformées en rage réactive. L'unique aspect positif de cette rage est sa fonction de signaler à notre partenaire que notre sentiment d'attachement a été lesé ou est dans un état qui nécessite réparation. Pour le reste, cette rage réactive est malsaine.

Il est important de noter que la rage peut être une émotion saine. Elle est saine lorsqu'il s'agit de mettre à mon entourage une limite qui a été transgressée auparavant. Elle est saine lorsqu'il s'agit de se mobilisier émotionellement afin de signaler à son entourage qu'un besoin émotionnel légitime n'est pas assez pris en considération. La rage saine ne généralise pas. Elle reste spécifique et ne dénigre en aucun moment quelqu'un d'autre comme étant purement et simplement "négatif" et sans valeur.

 

L'expression de la déconnexion: Attaque ou prise de distance?

Si cette rage réactive est de type attaque, celle-ci s'exprime souvent dans des critiques répéptées, des réclamations verbales, des insultes ou offenses, elle culpabiilise l'autre et a fortement tendance à lui attribuer de façon généralisée des traits de caractères négatifs. Dans les cas extrêmes, elle peut aussi conduire à de la violence. D'une façon ou d'une autre, le partenaire attaqué aura tendance à se retirer ce qui aggrave l'état de déconnexion du couple ou il va contre-attaquer ce qui mène à l'escalade. Si cette rage réactive est de type prise de distance, le partenaire qui se retire anesthésie sa douleur et se protège. Mais cela génère souvent un désespoir et un abandon chez l'autre. Si l'attaquant prend le risque de causer des dégâts supplémentaire par l'attaque, le "retirant" augmente le risque d'une déconnexion plus profonde par la prise de distance.

 

Thérapie de couple: Sortir des cycles négatifs - initier des cycles positifs

Au début d'une thérapie de couple il s'agit d'interrompre ces cycles négatifs. Chaque partenaire doit apprendre à exprimer ses émotions de tristesse, de peur, de honte et ses dérivés sans les transformer en rage réactive ce qui conduira inévitablement à un état de déconnexion. Chaque partenaire a aussi intérêt à mieux comprendre spécifiquement ses propres difficultés eu égard de sa biographie personnelle. En règle général l'on peut affirmer ceci: Celui qui attaque doit apprendre à réguler plus autonomément ses émotions et doser son approche. Celui qui se retire doit apprendre à sortir de derrière son mur et exprimer plus rapidement ce qui lui pèse sur le coeur. 

Il serait fatal de croire que dans un couple les émotions négatives n'auraient pas leur place. Il est normal de les avoir. Le problème n'est pas leur existance, mais leur intensité et sa régulation difficile. N'oublions pas: si nous pouvons les réguler avec succès c'est grâce à elles que le couple a pu évoluer ou grandir ! C'est pourquoi il s'agit d'apprendre à nous mettre en alarme le moins possible et d'y rester le moins de temps possible. Cela devient possible au moment où nous gérons mieux leur intensité.

Il va de soi qu'une thérapie de couple ne consiste pas qu'en cycles négatifs à travailler afin de réduire leurs nuisances. Il est également important d'apprendre à exprimer les émotions positives comme amour, affection, joie pour l'autre, désir et fierté d'être avec son partenaire. Parfois, un couple se retrouve dans une spirale négative de plus en plus prononcée parce que les émotions positives ne sont pas assez ou plus du tout exprimées dans la vie des partenaires. (Re-) Exprimer ses émotions positives peut constituer un grand défi pour les partenaires et doit être appris ou reappris afin de déclencher un cycle positif d'interactions faute de quoi la proximité risque de rester un lieu de déprime ou d'inertie.

 

Littérature

**Leslie S. Greenberg & Rhonda N. Goldmann (2008): Emotion-Focused Couples Therapy. The Dynamics of Emotion, Love, and Power. American Psychological Association. University of Iowa Press (L. Greenberg, emotionsfokussierte Paartherapie, 2008)

**Dr Sue Johnson (2008): Hold Me Tight. Piatkus, Great Britain.

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